n putain de butin aujourd’hui. Je viens de faire le partage, mes hommes semblent être contents. Normal, c’est la première fois qu’on ramasse autant de pièce d’or d’un coup. Sans compter les pierres et les broderies. Tout devrait bien se vendre et rapporter pas mal de blé. De quoi changer la voile avant du Bloody Bess. Mais pour l’heure, on va fêter ça. Allons vider les tavernes de leur rhum et de leur bière.

Nuit noire sur Adventure Bay, les trois quart des pirates sont déjà parti dans quelques maisons closes, ivre mort, baiser des putes pour trois pièces de cuivre. J’ai bien précisé à mes hommes qu’ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient, pas d’expédition prévue avant la prochaine lune. Nous devons d’abord remettre à neuf le Bloody Bess et ça risque de prendre un peu de temps. Autour de moi, quelques pirates de bas étages fond un boucan d’enfer. Mon rictus favoris sur le visage, je quitte ma tablée et descend au rez-de-chaussé du Blue Lagoon. J’aurai peut être l’occasion de croiser le fer ce soir. Quelques hommes posent leur regard sur moi, je lis dans leur yeux le défis. Si je les bouscule, l’alcool nous fera ouvrir la boite à claque. Seulement, un visage attire mon attention.

« Tiens tiens, ne serait-ce pas encore cette chère Olympe ? » raillé-je en faisant claquer ma pinte de bière sur le bar de la taverne. « C’est si mort que ça à Phantom Mesa pour que tu viennes sur mon territoire aussi régulièrement ? » Belle, brune, jeune, vêtue d’une robe toujours magnifique, Oly’ me ferait presque étirer un sourire. Presque.

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  Entre chienne et chat... Meow...

Mohana & Olympe

Quel abruti.. Dommage parce qu'il était mignon ! Mais au moins j'avais réussi à récupérer pas mal de pièce d'or de sa bourse. Je regardais en riant le pirate complètement bourré s'écrouler dans la boue en riant aux éclats. Ces petits marins ridicules ne valaient rien, mais ils étaient bien drôles ! Après ce spectacle d'assez courte duré, je me rendis au Blue Lagoon. Il n'y avait vraiment que là-bas que l'on pouvait prétendre rencontrer des gens dignes de ce nom.

Première étape : boire un petit verre tranquillement et faire du repérage. Alors que tout le monde criait, riait ou même pleurait dans le bar, le bruit s'estompa lors de l'entrée de quelqu'un. Je le sus aux bruits des vieux escaliers en boit de la taverne. C'est toujours ce qu'il se passait lorsqu'une personne importante entrait, souvent un capitaine, un second... Tout le monde se retournait pour le regarder avec fierté ou avec mépris. Tout le monde sauf moi. En général, cela faisait toujours son petit effet. Et j'avais encore une fois raison !

Mes yeux se posèrent d'abord sur la pinte puis sur l'homme en question lorsqu'il prononça mon nom.

" Mohana. Ça pour une surprise ! "

Enfaite pas vraiment, puisqu'il était un pirate, j'allais forcément le croiser dans ce coin.

" Ton territoire ? " Lui dis-je avec un sourire amusé sur les lèvres "On ne deviendrait pas un peu trop confiant monsieur Shark ?"

Je soutenus mon regard quelques instants avant de me retourner prendre mon verre. Mon repérage était fini, j'avais trouvé avec qui passer ma soirée. Ou plutôt c'était lui qui venait de me trouver.

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st-elle vraiment surprise de me voir ici ? Je m’en fou complètement, elle sera ma distraction de la soirée. Trainer avec mes subordonnés m’amuse, seulement entre hommes nous ne sommes pas toujours fins. Au contraire, les conversations sont graveleuse et terminent toujours pas déborder sur le cul de la petite serveuse. Et la serveuse là, sincèrement, c’est pas le meilleur cul du land. Elle écarte facilement les cuisses, ça oui, mais souvent c’pas la joie. Mes matelots raffolent de ce genre de conversations basses du front, moi, j’en ai eu ma dose pour ce soir.
Je rends son sourire à ma nouvelle compagnie mais mon visage ne s’égaye pas pour autant. Je sais par habitude que le regard que je lance habituellement aux gens est sombre, et ce soir ça ne change pas. « Oui, mon territoire, c’est un fait » affirmé-je sans relever le sous entendu. D’accord je ne suis pas le chef suprême du lieu mais Barnum m’est assez poche. Je dirige pas, mais ma gueule et mon nom sont bien implantées ici. Les hommes me respectent ou me craignent généralement.

Sans délicatesse, j’attire un tabouret volé à un client gringalet et m’installe peinard. Sans quitter la donzelle du regard, j’avale une longue gorgée de bière. Ah le houblon, qu’est ce que ça passe bien. « Eh ! Sert nous deux rincettes ! ». La serveuse potelée me jette un regard noir lourd de reproches mais s’exécute quand même, peut être impressionnée par le son de ma voix, surement attirée par le potentiel pourboire que je lui lâche un instant plus tard. « C’pas pour les mauviettes » dis-je en pointant du menton le petit verre contenant un liquide rosâtre. « A moins que tu ne préfères un petit verre de lait ? ». Je lève mon verre et attend de voir si la petite chatte va avoir le cran de tremper ses douces lèvres dans cette liqueur de cactus qui t’arrache la gueule.

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Mohana & Olympe

J'arquais un sourcil avec surprise. Je voulais en savoir plus. Son land ? Le leader était le capitaine Barnum, mais pour que Mohana prétende être sur son territoire, c'est qu'il devait être quelqu'un d'important. Cela devenait de plus en plus intéressant...

Tandis qu'il volait le tabouret d'un marin pour s'y asseoir je me retournais pour prendre une petite gorgé de ce qu'il venait de mettre servi. Les bonnes manières ne semblaient toujours pas faire partie de ses habitudes. Il commanda ensuite deux rincettes. Je lui lançais un regard surpris. J'avais quelque chose à boire et lui aussi de plus tout me faisait croire que ces verres étaient pour lui et moi. Qui d'autre sinon ?

Une mauviette ? Vraiment ? Un verre de lait ?

"Je prends ça pour un défi !" Lui dis-je avec un petit sourire en coin de lèvre. J'étais toujours prête à relever les défis ! J'avais toujours adoré jouer à ce jeu. Et, il était très rare que je sois perdante.

"Meow.." Murmurais-je pour faire référence au lait avec de prendre le petit verre entre mes doigts et de le porter à mes lèvres. En deux gorgé j'avalai l'alcool fort. Beaucoup trop fort pour moi.. Je ne m'étouffais pas, mais presque. Je sentais ma gorge me bruler terriblement et mes yeux commençait à devenir humide. Une grimace s'afficha sur mon vissage puis, je fus parcouru d'un grand frisson.

"Plus jamais ! C'est immonde comme truc !" Je fis une dernière grimace de dégout avant de me tourner vers Mohana. J'avais relevé mon défi et même si je n'avais pas aimé ça, je l'avais bu ! Pas aimer ? Ok détesté ! C'était le truc le plus dégueulasse que je n'avais jamais vu mais c'était à son tour maintenant. Monsieur gros bras, je crane au bar était-il si dur à cuire qu'il le prétendait ? Je riais déjà à l'imaginer demander rapidement un vers d'eau pour soulager sa gorge.

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lle relève le défi. Accoudé au bar, je caresse mon bouc tressé par habitude. C’est presque un mimétisme maintenant, à force de tirer dessus dès que je suis distrais. Et là ma distraction, c’est une très charmante jeune femme que putain, j’adore regarder. Et voilà qu’elle miaule comme une petite chatte. Je l’observe s’emparer du petit verre de liqueur par-dessous mes cils. La rincette coule dans sa gorge, je suis hypnotisé par son décolleté plongeant. Dieu que j’ai envie d’y foutre le nez ! Par toutes les sirènes de la lagune, il faut que j’aille rapidement voir Bella. J’en perd la tête de pas baiser. "Plus jamais ! C'est immonde comme truc !" Un petit rire me secoue. Dieu merci ça m’a changé les idées. Je commençais à imaginer une nuit étrange.

Le visage d’Oly est rosé, elle vient de manquer de s’étouffer. La rincette c’est radical, une joyeuse liqueur de cactus doublée à de l’alcool de cobra. Très local comme mixture, ça vient des indiens de Phantom Mesa. Personnellement, j’adore ça. « A la tienne petite chatte ... », sourit-je en avalant cul sec le contenu de mon verre. Putain ça débouche les boyaux ! Une puissante chaleur trace la route entre ma gorge et mes intestins. Je ferme fort les yeux un instant en grimaçant. « RAH ! Putain, j’adore ! » Pas plus de deux verres, ça suffit amplement, mais cette sensation de brulure qu’est ce que j’aime. De la main j’commande un autre verre. Sous le regard d’Oly je l’enfile d’un trait et le repose sans grande delicatesse. Trop fragile cette saleté s’éclate entre mes doigts avec fracas. La serveuse me jette un sale regard mais je n’en ai rien à foutre. « Toi qui vit pas trop loin des indiens, t’as d’jà eut l’occas’ de tester l’herbe du calumet ? » Parait que ce truc c’est encore meilleur que la rincette ...

’pas que je m’ennuie seul à la taverne mais la compagnie d’Oly m’occupe d’une façon beaucoup plus sympa que mes bons à rien de subordonnés. Entre pirates ça brailles et se tape. Oly est plus délicate. Elle ne survit même pas face à un cul sec de ricette. Du bout du doigt je dessine un cercle sur le bar. Mon ongle s’enfonce dans le bois gorgé de bières et vin chaud alors que j’observe le monde alentour. Je sais que le regard d’Oly est posé sur moi. Visiblement elle n’aime pas trop les plantes médicinales que certains surnomment drogue. Elle est outrée. Qu’elle ne fasse pas sa sainte nitouche comme ça, me dis-je en relevant les yeux vers elle. A son visage je constate qu’elle ne joue nullement la jeune vierge effarouchée : elle n’a vraiment jamais touché à ça.

Indubitablement, je lève les yeux au ciel refusant catégoriquement. Oly est une femme belle et désirable mais parfois elle se prend un peu trop pour le centre du monde. J’émet un petit rire la voyant me tourner le dos. Si elle croit qu’elle peut jouer à ça avec moi… Ni une ni deux, je pose mes mains sur l’assise de son tabouret, effleure ses fesses de mes pouces, et l’attire en arrière. Mouvement brusque, rien à foutre. Nos deux assises se cognent, son dos se retrouve contre mon torse. Si elle voyait mon regard à ce moment précis, elle fuirait à tire d’aile. Rapidement je passe une main sous son menton et tourne légèrement son visage. D’une voix naturellement roque, je lui murmure à l’oreille. « Ma chérie, qui a dit que c’était pour toi… ? » L’herbe à calumet est réputée pour détendre ou apaiser, et je n’ai absolument aucune envie de voir la douce panthère plus calme que ce soir.